Deux ans que le projet mûrit… Enfin, le conteneur a été chargé mardi par des bénévoles. Le comité des Jumelages (www.angouleme.fr/?article23) a coordonné toute l’opération, compliquée par la guerre.
Le conteneur partira de Bassens le 9 mai. Arrivée à Dakar le 20. Ensuite, la mairie de Ségou prend en charge le convoi.
source : http://www.sudouest.fr/2013/05/02/g...
Le conteneur a une capacité de 75 m³. L’équivalent d’un appart trois pièces. Mardi, à Girac, un essaim de bénévoles s’est activé pour le remplir du sol jusqu’au plafond, essentiellement de matériel médical et hospitalier, stocké patiemment par l’hôpital depuis près de deux ans. Il fallait attendre d’avoir de quoi occuper un conteneur entier, car le voyage jusqu’à l’hôpital de Ségou, au Mali, coûte cher (5 500 €). Et quand la montagne de lits à roulette, de matelas et petit matériel médical s’est révélé assez haute… le Mali était en guerre !
Vers un pays en guerre
Cela n’a clairement pas facilité l’opération, sur laquelle sont venues se greffer des associations menant des projets au Mali (1) et qui se sont partagé 20 % du volume du conteneur. Tout a été coordonné par le comité des Jumelages d’Angoulême, qui a pris en charge les 4 000 € de frais d’envoi, sur sa subvention municipale, et en accord avec la Ville. Les associations se sont chargées des 1 500 € restants.
Le partenariat entre l’hôpital d’Angoulême (www.ch-angouleme.fr/) et celui de Ségou, qui a une douzaine d’années d’existence, a été favorisé par l’existence du jumelage « historique » entre la ville de Ségou et Angoulême (depuis 1984).
Du matériel hospitalier, notamment un stérilisateur, a déjà été envoyé. Il y a six ou sept ans, du personnel malien est venu se former à Girac. Des spécialistes de Girac sont allés enseigner à leurs confrères sur place l’art d’utiliser et d’entretenir les nouveaux outils. Mais la situation insurrectionnelle au Mali a rendu tout plus compliqué.
Pour le conteneur, le comité des Jumelages s’en est aperçu lorsqu’il a dû convaincre les banques de la nécessité d’effectuer un virement au Mali, même en guerre, afin de verser au réceptionneur l’avance due. Les banques s’y refusaient.
Tous les leviers possibles ont alors été actionnés. Françoise Lamant, l’élue chargée des Jumelages, a passé nombre de coups de fils, Christine Granet, la présidente du comité des Jumelages, a dû présenter son passeport personnel pour décrocher une « autorisation exceptionnelle ». Beaucoup de salive, un peu d’entregent et finalement, raconte Christine Grenet, l’affaire s’est débloquée en mars.
Ensuite, le conteneur a été commandé et tous les bénévoles ont coché le 30 avril sur leur agenda : c’est qu’il fallait remplir l’antre en trois heures maximum top chrono sous peine d’une pénalité de 50 € par heure de dépassement.
Ancien, mais plus solide
« Il s’agit de matériel hôtelier, hospitalier qui ne peut plus être utilisé en interne. Un matériel qui est un peu ancien, mais c’est mieux, car il est moins fragile », souligne Jean-Pierre Thomas, salarié de l’hôpital et membre du comité des Jumelages, qui jouait les fourmis, mardi. « Nous nous attachons à ce que le matériel soit totalement fonctionnel. Tout a été vérifié », précise-t-il.
L’embarquement sur le porte-conteneurs est prévu le 9 mai à Bordeaux (Bassens). Arrivée à Dakar le 20 mai. Ensuite, c’est la mairie de Ségou qui prend en charge le convoyage par route jusqu’à la cour de l’hôpital de Ségou, via la capitale, Bamako. Coût : 7 600 €. Plus cher que la première partie du périple !
À l’arrivée, le conteneur, scellé, sera ouvert dans la cour de l’hôpital en présence du maire, Ousmane Simaga, du directeur de l’hôpital et certainement d’un envoyé de l’ambassade de France au Mali.
(1) association Kalan ni Keneya (http://associationknk.over-blog.com/) ; fondation Leila Fodil (www.fondationleilafodil.org/) ; association Farikolo Nienedie (www.farikolo-nienedie.com/) ; association Badenya Ton (http://badenyaton.revolublog.com/) et la Ville d’Arnage (www.arnage.fr).